Le Faucigny : article sur les ennuis de Noémie Collet avec la mairie (Le Clos aux Chèvres)

Article original publié dans le journal Le Faucigny, le 5 février 2020, reproduit ici partiellement. Lien vers l'article complet : www.lefaucigny.fr/?p=4562

 

Le chemin de croix de la belle chevrière

SAINT-JEAN-D’AULPS Noémie Collet, Miss France agricole 2020

Le salon de l’agriculture, qui se tiendra du 22 février au 1er mars à Paris, sera l’occasion de mettre en valeur une bien belle représentante de la Haute-Savoie. Noémie Collet, chevrière à Saint-Jean-d’Aulps, se verra remettre l’écharpe de Miss France agricole 2020. Une tribune bienvenue pour celle qui dénonce depuis des années les vacheries des élus locaux à son encontre. Ont-ils voulu la rendre chèvre ?

Loin des strass et des mondanités de l’élection de Miss France, le titre moins médiatique de Miss France agricole, qui s’est joué en tout discrétion le 15 décembre dernier, a mis la Haute-Savoie à l’honneur. Dans ce concours un peu spécial, pas de défilé en tenue de soirée, maillot de bain ou robe de
mariée. Pas de questions inutiles ni d’étudiantes en esthétique ou en BTS tourisme qui rêvent de sauver la planète pour que tout le monde vive en paix. Les candidates postulent sur Facebook en expliquant plus prosaïquement leur parcours et leur vision de l’agriculture en France. Puis les 20 miss ayant reçu le plus de mentions « j’aime » sont départagées par un jury national. Et cette année, c’est une Chablaisienne qui a été sacrée. Noémie Collet, éleveuse de chèvres à Saint-Jean-d’Aulps, reçoit enfin quelques paillettes dans sa vie en devenant Miss France Agricole 2020.
Mais derrière les sourires, les photos, les honneurs de la presse et ce titre national amplement mérité, se cachent 12 années de galère, de déboires, de travail acharné et de lutte contre les vacheries des élus locaux. Encouragés par une administration parfois aveugle et amnésique. Tout commence en 1997. Marc Collet, le père de Noémie, est chevrier à Seytroux, sur le plateau de Gavot. Il apprend par le délégué SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural) départemental qu’un bien agricole qu’il exploite à Essert-la-Pierre (commune de Saint-Jean-d’Aulps) est mis en vente. Un détail qu’avait visiblement « oublié » de lui signaler le délégué SAFER local, un certain Didier Cottet-Dumoulin (cousin du Maire actuel Patrick Cottet-Dumoulin) ; lequel ne cachait pas sa préférence de voir la transaction pour l’achat de cette ferme réalisée en toute discrétion par son ami et conseiller municipal, André Jordan. Hélas pour ce dernier, la loi est claire : le fermier en place étant prioritaire, Marc Collet s’empresse de monter le dossier in extremis et acquiert la propriété en toute légalité. Au grand dam de l’élu municipal.

LA FRACTURE

Sans doute ne faut-il voir aucune relation de cause à effet mais toujours est-il que c’est curieusement à ce moment là qu’ont commencé les ennuis de l’agriculteur. La commune s’est soudain opposée mordicus à tous ses projets. À tel point qu’il ne faudra pas moins de 7 ans de procédure et de courage au chevrier de Seytroux pour enfin obtenir le permis de construire une chèvrerie sur son nouveau bien. En 2004, le bâtiment commence enfin à sortir de terre et après trois années de dur labeur, les chèvres arrivent au printemps 2007. Le bonheur sera de courte durée. Le 14 août 2007, Marc Collet chute d’une échelle en terminant les travaux. Il en sera quitte pour
onze fractures du crâne et une fracture ouverte du poignet, ce qui lui vaudra un mois à l’hôpital cantonal à Genève… L’ennui, c’est que dans son métier, la terre ne s’arrête pas de tourner ni les animaux de donner du lait. Et au soir de ce terrible accident, il fallait bien traire les chèvres ! C’est sa fille, Noémie Collet, qui prendra le relais, au pied levé. Titulaire d’un bac CGEA (Conduite et Gestion d’une Entreprise Agricole) et étudiante en BTS comptabilité,en alternance dans un cabinet Morzinois, elle met immédiatement fin à sa scolarité pour s’occuper du cheptel en remplacement de son père. S’en suivent 6 ans de travail avec ses parents. Au départ du paternel, en 2013, elle s’installe en GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) avec sa mère et crée « Le Clos des chèvres ». À force de travail acharné et ne comptant pas leurs heures, les deux agricultrices parviennent à monter un élevage performant de haute qualité. Jusqu’à obtenir le label « agriculture biologique » en 2018 et se distinguer dans de nombreux concours de fromages en Haute-Savoie. Détail qui ne manque pas de saveur, en cette période où les circuits courts doivent être mis en avant : leur production locale est écoulée intégralement dans le Chablais.

 

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